L'aide sociale perçue par une personne dépendante peut dans certains cas faire l'objet d'un recouvrement, c'est-à-dire d'une demande de remboursement par l'organisme de financement suite au décès du bénéficiaire ou même au cours de sa vie.
1- Que signifie le principe du recouvrement de l'aide sociale ?
L'aide sociale dont bénéficie une personne dépendante n'est jamais inoffensive pour son patrimoine et celui de ses bénéficiaires.
Ils peuvent en effet faire l'objet d'un recouvrement, c'est-à-dire d'une demande de remboursement par l'organisme de financement — fonds de pension ou départements, selon le cas. Ce rétablissement peut intervenir aussi bien de la vie de la personne aidée (à l'occasion d'un retour à une meilleure fortune, ou d'un don fait à un proche), qu'à son décès, à l'ouverture de sa succession.
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Le recouvrement de l'aide sociale est compris dans son principe. Face à l'augmentation de l'espérance de vie, les organismes de financement, accorder une aide sociale sur la seule base du revenu et sans tenir compte des immobilisations, sont confrontés à des coûts importants. Il semblait alors normal au législateur, pour permettre à ces organismes de faire face à une forte demande, de leur accorder une action de redressement, la solidarité nationale ne pouvant pas prendre complètement le pas sur la solidarité familiale. Néanmoins, il est encore mal vécu par les personnes concernées. Une bonne connaissance du matériau permet d'éviter une reprise aussi désagréable qu'inattendue.
2- De quelle aide sociale s'agit-il et quelles sont les méthodes de récupération ?
L'aide sociale n'est pas toujours sujette à recouvrement. L'aide personnalisée à l'autonomie (APA), l'allocation pour adultes handicapés (AAH), la prestation d'indemnisation en cas d'invalidité (PCH), par exemple. L'action la plus litigieuse est celle qui concerne le financement du logement dans un établissement de retraite : l'aide sociale au logement des personnes âgées (ASH). Recouvrable au premier euro sur les successions et les donations, il est également récupérable sur les prestations de décès reçues à la fin d'un contrat d'assurance vie, jusqu'à concurrence des primes versées après 70 ans. L'allocation de dépendance spécifique (PSD) et l'allocation de solidarité pour les personnes âgées (ASPA) répondent à des méthodes de récupération plus « douces ».
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3- De quoi devriez-vous vous souvenir ?
Quoi qu'il en soit, l'aide sociale n'est jamais récupérable sur les dons faits plus de dix ans avant leur octroi, ce qui peut inciter, sous réserve des objectifs patrimoniaux de chaque personne, à effectuer des transmissions précoces.
Il convient également de noter que l'action de recouvrement ne peut être poursuivie sur les fonds propres de l'héritier, du légataire ou du donataire. Par conséquent, la récupération est toujours limitée à ce que ces derniers ont reçu du bénéficiaire de l'aide. En matière d'héritage, ce principe est valable quelle que soit l'option exercée — acceptation pure et simple ou jusqu'à concurrence de l'actif net. Cependant, un une réflexion sur l'existence d'une aide sociale récupérable est nécessaire lors de l'ouverture de la succession : pour les petites successions et lorsque l'aide est récupérable au premier euro, une renonciation est parfois préférable. Les autorités fiscales n'autorisent pas la déduction de l'aide sociale des actifs de la succession pour le calcul des droits de mutation. Il permet une déduction des sommes effectivement remboursées, mais une avance de fonds est souvent nécessaire, étant donné les différences de période entre la déclaration de succession (qui doit, en principe, avoir lieu dans les six mois suivant le décès) et le recouvrement effectif de l'aide (le délai de prescription est de cinq ans à compter du le jour où l'organisme de financement a eu connaissance du décès).
Les organismes financiers tentent parfois de reclasser les primes payées sur les contrats d'assurance-vie en tant que dons indirects afin de pouvoir rétablir les actifs de la succession. Cela est particulièrement intéressant lorsque les primes ont été payées avant l'âge de 70 ans, car le recouvrement n'est alors pas possible autrement.
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